Pour certaines personnes, l’asexualité est une orientation sexuelle.
Pour d’autres, il s’agit plutôt d’un moment de l’existence pendant lequel le désir pour une sexualité partagée et/ou solitaire disparait.
Pour autant, le rapport à cette absence de sexualité n’est pas figé : l’absence peut se vivre tantôt comme choisie ou subie, comme une frustration ou une nécessité pour se recentrer sur d’autres aspects de sa vie jusqu’ici laissés de côté.
L’abstinence sexuelle n’est pas forcément synonyme de vide. Certaines personnes redécouvrent ainsi quels sont les sens qui les stimulent le plus. Le toucher, par exemple. Ou l’odorat.
La relation sexuelle n’est pas une condition nécessaire pour toucher ou être touché. D’ailleurs on peut être touché par la main ou le sexe d’un autre sans forcément que cela nous touche émotionnellement…Parce qu’il faut également attribuer une valeur particulière à ce toucher.
Certaines personnes sont asexuelles parce qu’elles éprouvent des difficultés à faire entrer quelqu’un d’autre dans leur intimité, dans leur monde fantasmatique. Nouer un lien avec le corps d’un autre, même pour une nuit, n’a rien d’une évidence. Certains ont des attentes plus importantes que d’autres du moment d’échange des corps. Certains ne sont pas prêts à transiger sur ce qui leur importe le plus.
Pour d’autres personnes l’abstinence sexuelle est perçue comme le seul moyen d’éviter de prendre part à un moment qui n’a pas de sens pour elles, pour échapper à ce qu’elles vivent comme une injonction à la sexualité.
Peut-on vraiment parler d’une injonction d’ailleurs ? Il est vrai que pour beaucoup le sexe est utilisé comme un marqueur de l’amour : sommes nous un couple amoureux et/ou heureux si nous n’avons pas de vie sexuelle (épanouie) ? Nous désirons-nous vraiment si nous n’avons pas plus d’un rapport sexuel par semaine ? Sommes -nous encore suffisamment amoureux si nous désirons d’autres personnes ?
Chaque personne a une trajectoire biographique qui la conduit à adopter une certaine façon de voir le monde, les relations affectives et sexuelles. Ou même l’abstinence. Certains peuvent parler d’abstinence après deux mois sans sexe, d’autres après deux ans. Chacun a une perception spécifique de ce que c’est.
Si vous avez des interrogations à ces sujets, sachez que rien n’est plus normal, les questions d’amour, de désir, de frustration et de plaisir sont au cœur des relations humaines.
La sexothérapie et la thérapie de couple offrent la possibilité d’avancer individuellement ou a plusieurs sur ces questions.
En lien, vous pouvez accéder au podcast génial d'Aline Laurent-Mayard "Free from desire : comment l'asexualité m'a libérée" sur Youtube
Et comme livre, je vous conseille l'excellent ouvrage d'Emmanuelle Richard Les corps abstinents paru en 2020 chez Flammarion.
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