La nouvelle enquête « Contexte des sexualités en France » parue le 13 novembre 2024 a suscité beaucoup de curiosité et nombreux ont été les journaux et les émissions de radio qui ont évoqué le sujet. Il s’agit de la 4e enquête scientifique nationale sur le comportement sexuel des Français (31518 personnes ont été interrogées).
Les enquêteurs sont partis du principe que les transformations de la société française sur les plans sociaux, juridiques, économiques et technologiques ont un impact sur les représentations et les pratiques des personnes dans le domaine de la sexualité et de la santé sexuelle.
Puisque les sexualités sont structurées par de nombreuses institutions et acteurs sociaux, elles sont encadrées par des normes sociales et tendent donc à évoluer. Les enquêteurs font état du fait que l’âge médian au premier rapport sexuel a diminué de près de trois ans pour les femmes entre le début des années 1960 et le milieu des années 2000 (20,1 ans contre 17,3 ans) et d’un an et demi pour les hommes (18,8 ans contre 17,3 ans). Depuis la fin des années 2010, les tendances se sont légèrement inversées avec une augmentation de l’âge médian au premier rapport sexuel pour les deux sexes : 18,2 ans pour les femmes et 17,7 ans pour les hommes.
Armelle Andro, démographe, qui a participé à l’enquête explique que la pandémie de Covid-19 et les conséquences qui ont découlé de sa gestion (restrictions, confinement, gestes barrières) ont coïncidé pour les premières générations avec leur entrée dans la sexualité (Honnet, 2024).
Nathalie Bajos, qui a également participé à l’enquête a constaté que les femmes, et particulièrement les plus jeunes avaient été plus respectueuses des règles de distanciation que les hommes durant cette période, ce qui la conduit à supposer qu’elles ont pu alors être poussées à décaler leur première fois (ibid.).
Armelle Andro explique aussi que l’entrée dans la vie adulte étant plus complexe pour les jeunes aujourd’hui, ces derniers, moins autonomes, plus précaires, moins enclins à quitter le domicile familial, ont donc aussi une première fois plus tardive. La chercheuse invite aussi à ne pas considérer pour autant que la jeunesse est plus prude ou abstinente : si la première fois reste symboliquement chargée dans son esprit, les contours de ce qui définit la sexualité fluctuent (ibid.). Le mode d’entrée a évolué, le premier rapport n’est plus un élément central de la sexualité, mais une étape parmi d’autres. Elle indique que les jeunes de 15 à 17 ans parlent de des « préli » (préliminaires) comme une première expérience importante de la sexualité.
Armelle Andro constate aussi que si lors des premières enquêtes, les femmes déclaraient davantage se masturber après l’entrée dans la sexualité, les plus jeunes aujourd’hui considèrent la masturbation comme une phase de découverte de la sexualité, bien avant leur première fois. Elle indique que cela pourrait justifier le souhait de reporter le premier rapport avec pénétration vaginale, parce qu’elles n’auraient « pas besoin des garçons ». Les résultats de l’enquête pointent la remise en question du modèle hétérosexuel dans les représentations et les pratiques des jeunes gens. Par exemple, 32,3% des femmes entre 18 et 29 ans rapportent une attirance pour les personnes du même sexe, ce qui ne parait pas étonnant pour les enquêteurs qui écrivent que « dans un contexte social marqué par une diffusion croissante des idées féministes, ces jeunes femmes semblent s’orienter de plus en plus vers d’autres trajectoires sexuelles dans lesquelles les violences et inégalités sont moins prégnantes » (p.40).
Justement, l’enquête fait état de l’ampleur des violences dans les rapports sexuels, en particulier envers les femmes. En 2023, 29,8% des femmes de 18 à 69 ans ont déclaré avoir subi un rapport forcé ou une tentative de rapport forcé contre 15,9% en 2006. Chez les hommes aussi, il y a une augmentation : les chiffres passent de 4,6% en 2006 à 8,7% en 2023.
Ce qui, dans le rapport, a le plus été interrogé dans les médias, est le fait que les Français ont de moins en moins de rapports, même si leurs pratiques sexuelles sont de plus en plus variées. Par exemple, de plus en plus de personnes déclarent avoir déjà pratiqué le sexe oral ou la pénétration anale. L’utilisation massive d’internet et des smartphones conduit aussi à des changements puisque la sexualité est moins axée sur la pénétration vaginale et s’exerce plus souvent dans les espaces numériques.
Les analyses menées par les enquêteurs seront publiées prochainement en 2026 : elles porteront sur le recours à la pornographie, les échanges sexuels rémunérés, les normes et représentations de la sexualité, les liens entre sexualité et maladies, les violences médicales, etc. Des sujets qui sont de plus en plus abordés dans les consultations de sexothérapie et thérapie de couple.
Commençons par la plainte au sujet de la baisse du désir. De nombreux hommes ont appris à concevoir que l’homme devait toujours être prêt à avoir une relation sexuelle. Si la charge libidinale des messieurs n’est pas (assez) investie dans la sexualité, alors elle l’est souvent ailleurs (passions, sport, travail). Mais s’ils ont une conception exagérée de la sexualité masculine alors ils risquent de saisir l’asymétrie entre leur croyance qu’ils considèrent être la norme ou le réel et leur vécu.
Ce qui peut conduire à d’autres troubles tels que la dysfonction érectile, anciennement appelée impuissance, caractérisée par une incapacité à maintenir un rapport sexuel satisfaisant depuis au moins 6 mois (à la différence de la « panne » sexuelle) et qui est à l’origine d’une souffrance de la personne ou du couple (Zeler, Troadec, 2020).
La perturbation peut être primaire (depuis que le sujet est sexuellement actif) ou secondaire (après que la personne a connu une période d’activité sexuelle relativement normale et satisfaisante). Elle peut être généralisée ou situationnelle (le trouble de survient qu’avec certains types de stimulations, situations ou partenaires) (ibid.). Dans le couple, il est fréquent que cette perturbation vécue par l’homme soit à l’origine de tensions, voire de disputes. De nombreux hommes rapportent l’inconfort de leurs femmes face à cette situation et l’inquiétude de ces dernières à l’idée de ne plus être séduisantes. Certaines se montrent insistantes tant elles ont besoin d’être rassurées, d’autres menacent aussi de se trouver un partenaire plus « performant ». Ces situations ne manquent pas de renvoyer les hommes à l’injonction à la performance, ce qui amène de nombreux chercheurs en études sur le genre à questionner l’association entre masculinité et virilité (Courtine (dir.), 2015).
Justement, il est intéressant d’observer la masculinité non plus comme une identité mais comme le produit d’un rapport entre hommes et femmes, mais aussi entre hommes (ibid.). D’ailleurs, ces injonctions viriles imposées aux hommes seraient à l’origine de rapports sociaux de sexe favorables aux hommes, comme le soulignent Molinier et Welzer-Lang (2004) qui voient dans la virilité, « l’expression collective et individuelle de la domination masculine » (p77). Ce qui ne signifie pas que les hommes ne souffrent pas dans leurs vies quotidiennes ou leurs sexualités, au contraire !
Nous parlions de l’instance des femmes plus haut, mais on peut aussi tout à fait observer le contraire, des hommes qui insistent pour que des rapports sexuels aient lieu afin de se rassurer eux-mêmes à propos du fait qu’ils ne seraient pas complètement « défaillants » et par là, « vulnérables ». Ce qui conduit parfois leurs compagnes à être déroutées, aussi parce qu’elles observent une asymétrie entre le discours de leur compagnon « je veux avoir une bonne érection pour donner du plaisir à ma femme » et ce qu’elles disent et montrent : que la pénétration vaginale n’est pas leur pratique sexuelle préférée, que ce n’est pas un moyen idéal pour qu’elles atteignent l’orgasme, voire qu’elles « n’aime(nt) pas ça », par exemple. Zeler et Troadec (2020) indiquent que 66% des femmes estiment que l’attitude de leur partenaire est de nature à renforcer la dysfonction (insistance, repli, évitement, absence de dialogue) et que le plus difficile pour elles est l’attitude des hommes devant le trouble sexuel (retrait, énervement ou culpabilisation excessive). Car en effet, on peut observer en clinique que l’une des causes de la souffrance chez la femme en cas de dysfonction sexuelle masculine est le manque de communication et de caresses pour compenser, bien plus que l’absence de pénétration ou de rapport « abouti ».
Le second trouble sexuel masculin valant motif de consultation et dont il est aussi beaucoup question dans la littérature est l’éjaculation prématurée. Il s’agit d’une difficulté sexuelle caractérisée par une éjaculation qui se produit avant que l’homme ne le souhaite, qui dure depuis au moins 6 moins dans plus de ¾ des rapports sexuels, qui entraîne une souffrance chez l’individu ou son partenaire et qui n’est pas dû à un problème organique ou secondaire à un trouble du partenaire (ibid.). Il existe plusieurs degrés : sévère (si la pénétration dure moins de 15s), modérée (entre 15 et 30s) ou légère (30 et 60s). Comme les autres troubles sexuels, elle peut être primaire ou secondaire (acquise) et concerne 15 à 25% de la population masculine (ibid.).
Les causes sont nombreuses : rapports trop espacés, extrême intensité du désir, sentiments ressentis pour la partenaire, manifestations d’excitation de la partenaire, stress, médicaments ou substances et facteurs physiologiques (ibid.). Ce trouble peut être responsable de souffrances chez les deux partenaires, particulièrement dans le cas où il y a impossibilité de procréer lorsque l’éjaculation a lieu avant même le début de la pénétration. L’éjaculation prématurée est aussi à l’origine d’un manque d’estime de soi chez l’homme ou d’un renforcement de celui-ci et ceci est vécu comme particulièrement inquiétant si le couple s’est nouvellement formé. Elle est aussi souvent en lien avec la manière de vivre dans le monde : « ils parlent comme des mitraillettes, ils mangent à toute vitesse. Le temps est à tel point compté qu’ils oublient même d’aller aux toilettes. Comment peut-on imaginer que la hâte de ces hommes ne les trahisse pas au lit ? L’urgence émotionnelle qui régit leur vie, et dont ils sont totalement prisonniers, domine aussi leur sexualité » (Pasini, 2000, p.104).
En ce qui concerne les femmes, commençons par les troubles de l’excitation et de l’orgasme. En 1970, Masters et Johnson incluent tous les problèmes d’excitation et d’orgasme sous la rubrique dysfonctionnement orgasmique, qui peut être primaire ou contingent, c’est-à-dire susceptible de se produire ou de ne pas se produire (Trudel, 2021).
Dans le premier cas, la femme n’est jamais parvenue à l’orgasme par aucun mode de stimulation et dans le second elle a atteint l’orgasme au moins une fois dans sa vie (ibid.). En 1974, Kaplan introduit une nuance : certaines femmes peuvent tout à fait avoir une réponse d’excitation adéquate avec vasocongestion et lubrification, apprécier les rapports sexuels et éprouver pourtant des difficultés durant la phase orgasmique. Pour la psychiatre et sexothérapeute, cette dysfonction peut être primaire ou secondaire, selon que la femme a pu ou non par le passé, parvenir à l’orgasme. Elle peut aussi être absolue (avec tout type de stimulation) ou situationnelle (qu’avec certains types de stimulation) (ibid.).
Dans la vie conjugale, cette dysfonction peut être problématique. Les femmes dans cette situation qui consultent parlent du fait qu’elles se sentent anormales, différentes des autres femmes, elles ont l’impression de manquer quelque chose, de passer à côté d’une sensation qui les conduit à ne pas se sentir vraiment « femme ». Ces ressentis peuvent conduire à des problèmes de communication et de tensions dans le couple, par exemple si monsieur, (trop) soucieux de bien faire et de procurer un maximum de plaisir à madame, finit par être si focalisé sur sa « tâche » qu’il n’en écoute plus sa partenaire qui peut éprouver de l’inconfort physique ou de la honte du fait qu’elle n’arrive pas à l’orgasme.
La plainte au sujet de troubles de l’excitation sexuelle ou trouble de l’intérêt sexuel ou de « perte de libido » est assez fréquemment exprimée. En effet, nombreuses sont les femmes qui, particulièrement préoccupées par l’organisation du quotidien, n’ont pas l’occasion, le désir ou l’énergie de se laisser aller à concevoir ou évoluer avec un imaginaire érotique dans le quotidien. Cela peut poser un sérieux problème au couple car les deux partenaires prennent alors véritablement et douloureusement conscience de l’asymétrie en matière d’intérêt pour l’activité sexuelle.
Certains hommes (et dans la situation inverse car elle existe aussi, certaines femmes) se demandent alors s’il est possible d’envisager un futur conjugal tant les préoccupations d’ordre sexuel sont différentes. Ces personnes-là n'envisagent pas de « faire une croix sur le sexe », « vivre comme des colocs » ou de « renoncer à la sexualité ». La crainte de devoir renoncer à « une partie de soi » est alors palpable. On voit bien ici comment la question de la baisse ou absence du désir peut être problématique dans le couple, puisque cela peut aller jusqu’à la remise en question de (la pertinence de) l’existence de ce dernier.
Cette constatation est en lien avec le fait que la primauté de la faiblesse du désir, particulièrement du côté des femmes, dans la pathologie sexuelle a toujours mobilisé l’attention médiatique et scientifique (Vuille, 2014). Elle résulte de la norme culturelle « selon laquelle les gens doivent avoir des relations sexuelles et y prendre plaisir » ; c’est dans un tel « climat culturel » qu’il « devient possible pour un couple ou pour des individus de sentir qu’ils ne sont pas assez performants » (Gagnon, 2008, p.129). Kaplan considérait le désir sexuel comme la première phase normale de l’activité sexuelle humaine et décrivait par conséquent comme un trouble, l’absence chez les femmes de l’envie de s’engager dans des relations sexuelles, même lorsque persistait leur capacité d’éprouver de l’excitation, voire un orgasme sous l’effet des stimulations de leur partenaire (Vuille, 2014).
Pour Basson (2001), professeur au département de psychiatrie et directrice du programme de médecine sexuelle de l’Université de Colombie britannique à Vancouver, le désir féminin n’est pas nécessairement un point de départ, il se disperse dans toutes les étapes de l’activité sexuelle. Il s’agit pour la psychiatre de présenter un nouveau modèle par rapport au modèle sexologique classique qui ne serait valide que pour décrire le fonctionnement sexuel masculin.
Cette schématisation permettrait de mieux comprendre les spécificités des femmes et d’apporter des solutions plus adéquates à leurs problèmes sexuels car ces dernières peuvent avoir des relations sexuelles pour toutes sortes de raisons qui ne nécessitent pas de désirs, motivées par exemple par la sécurité, l’argent, la coercition ou la peur. La peur de perdre l’autre, mais aussi la peur de ses violences verbales directes « tu sers à rien », « j’ai des besoins, tu ne me respectes pas » ou indirectes (des plaintes ou propos ironiques plus ou moins subtils exprimés devant des amis, collègues de travail ou famille en présence de la conjointe) ou physiques.
C’est un fait, de nombreuses femmes ont des rapports sexuels alors que l’envie n’y est pas, ce qui les amène aussi à ressentir des douleurs lors de la pénétration. Mais ces dernières peuvent être également éprouvées lorsque le désir est présent. On parle alors de dyspareunie, c’est-à-dire, d’une douleur qui survient lors du (ou en association avec le) rapport sexuel, primaire (douleur apparue lors du premier rapport) ou secondaire (Broome, Wallace, 1995). Il peut s’agir aussi de vaginisme, une situation psycho-physiologique qui handicape ou empêche la pénétration vaginale : les tentatives réelles ou anticipées de la tentative de pénétration vaginale (par exemple) induisent un spasme involontaire et une contraction des muscles du pelvis qui amènent la fermeture du tiers extérieur du vagin. Si les tentatives de pénétration continuent et que la contraction spasmodique subit une certaine pression, de la douleur est éprouvée (ibid.). La réaction réflexe involontaire peut s’accompagner d’angoisse, de stress et de spasmes des muscles adducteurs. Là encore, malgré le fait qu’elles ressentent parfois jusqu’à une vive souffrance, de nombreuses femmes se sentent responsables, du fait de leur passé traumatique, ou du fait qu’elles ne peuvent « y arriver », causant de l’insatisfaction à leurs compagnons ou concevant de la colère à leur propre endroit du fait de l’incompréhension.
Lors des consultations en couple, les messieurs peuvent exprimer le fait qu’ils ont tout essayé, qu’ils se sont montrés « patient(s) », qu’ils sont « dépassé(s) ». Il est à noter qu’une dysfonction sexuelle féminine peut jouer un rôle dans l’origine ou l’entretien d’un trouble sexuel chez l’homme.
C’est pourquoi en pratique, la prise en compte des deux partenaires permet une appréciation plus juste du trouble et une approche thérapeutique adaptée (Zeler, Troadec, 2020).
Bibliographie :
Basson R., 2001, « Using a different model for female sexual response to address women’s problematic low sexual desire », in Journal of sex & marital therapy, n°27, pp.395-403.
Broome A., Wallace L., 1995, Psychologie et problèmes gynécologiques, Liège, Mardaga Pierre, 396p.
Courtine J.J. (dir.), 2015, Histoire de la virilité T3 : la virilité en crise ? XXe-XXIe siècle, Paris, Points, 592p.
Gagnon J., 2008, Les Scripts de la sexualité. Essais sur les origines culturelles du désir, Paris Payot, 208p.
Pasini W., 2000, A quoi sert le couple ?, Paris, Odile Jacob, 251p.
Trudel G., 2021, Les dysfonctions sexuelles : évaluation et traitement par des méthodes psychologiques, interpersonnelles et biologiques, Québec, Presses de l’Université du Québec, 937p.
Welzer-Lang D., Molinier P., 2000, « Féminité, masculinité, virilité », in Hirata H., Laborie F., Le Douaré H., Senotier D. (dir.) Dictionnaire critique du féminisme, Paris, PUF, pp.71-76.
Webographie :
Premiers résultats de l’enquête CSF-2023 Inserm – ANRS-MIE, 2004, 44p.Page consultée le 19/01/2025 à l’adresse suivante :

Honnet T., 2024, « Age du premier rapport sexuel : les raisons d’un recul inattendu », in Madame FigaroPage consultée le 19/01/2025 à l’adresse suivante :
Vuille M., 2014, « Le désir sexuel des femmes, du DSM à la nouvelle médecine sexuelle », in Genre, sexualité & société, n°12Page consultée le 21/01/2025 à l’adresse suivante :
Zeler A., Troadec C., 2020, Qu’est-ce qu’un sexologue ? Mieux comprendre ce métier pour bien choisir son praticien. Guide pratique à l’intention des patients et des professionnels de santé, 75p.
Ebook téléchargeable sur le site Sexoblogue du médecin Arnaud Zeler et de la psychologue Catherine Troadec
Comments